Covid-19. Le variant Omicron cause bien plus de réinfections

Le 21/02/2022

Les infections multiples par le SARS-CoV-2 ne sont pas rares mais pas si fréquentes que nous le pensons souvent. Leur impact, a priori mineur, doit encore être précisément évalué.

On peut être plusieurs fois infecté par le SARS-CoV2, le virus responsable du Covid-19. Mais seule une petite proportion d’entre nous l’a été.

Santé Publique France a détecté 416 995 « cas possibles » de réinfection par le SARS-CoV2 entre le 2 mars 2021 et le 27 janvier 2022, dont 92 % depuis le 1er décembre. Cela indique que le variant Omicron est la cause de bien plus de réinfections que ses prédécesseurs.

Pas la norme

          Mais si les réinfections ne sont pas rares, elles ne sont pas la norme. Elles représentent 2,8 % des cas enregistrés dans la base SI-DEP, et 3,6 % depuis décembre. Avec, cependant une fréquence plus importante dans les professions de santé et chez les jeunes adultes (de 18 à 40 ans).

Cela s’explique par une surexposition pour les professionnels, une couverture vaccinale moins importante et une moindre adoption des mesures barrière chez les adultes jeunes.

Omicron a bien été le vecteur d’une immense majorité des réinfections.

Des limites possibles à l’étude

          Santé Publique France reconnaît sans peine les limites possibles de l’étude. Selon les critères retenus, une réinfection est prise en compte si elle a lieu au moins 60 jours après la première. Les réinfections plus précoces ne sont pas prises en compte. En moyenne, les réinfections possibles étaient enregistrées 240 jours après la primo-infection.

Autre biais possible, le « bruit de fond » de l’ARN viral toujours détecté chez certaines personnes, bien après que l’infection soit terminée. Mais cette persistance n’est majeure que chez les personnes immunodéprimées.

L’impact du sous-variant BA.2, plus contagieux et plus virulent que la souche BA.1 d’Omicron, n’est pas encore évalué. Il gagne du terrain en France, mais on ne le retrouvait que dans 14,9 % des virus séquencés la semaine dernière. Il réinfecterait peu les personnes précédemment touchées par l’autre sous-variant d’Omicron, surtout vaccinées.

Les retours de terrain n’indiquent pas de sévérité particulière des diverses réinfections mais il faut l’objectiver. Le croisement des informations avec les bases de données des vaccinations et celles des hospitalisations est en cours.