Les enfants de 2 ans …

Publié le 12/04/2023

Les enfants de 2 ans passent près d’une heure par jour devant un écran, selon une étude

Ce temps total d’écran augmente régulièrement jusqu’à leurs 5 ans et demi, selon une enquête menée entre 2013 et 2017 et publiée ce mercredi par Santé publique France.

Un enfant de 4 ans en train de jouer sur un ordinateur portable. L’association e-Enfance dénonce la surexposition des jeunes enfants aux écrans numériques. (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

Les enfants âgés de 2 ans passent près d’une heure par jour devant un écran (56 minutes), selon une étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe) menée entre 2013 et 2017 et publiée ce mercredi par Santé publique France. Ce temps total d’écran augmente régulièrement jusqu’à leurs 5 ans et demi. Il est de 1h20 à 3 ans et demi et 1h34 pour les enfants de 5 ans et demi. L’étude révèle par ailleurs qu’une part non-négligeable se retrouve plus de deux heures par jour devant un écran : 11,2% des enfants de 2 ans en 2013, 18,9% des enfants de 3,5 ans en 2015-2016 et 26% des enfants de 5 ans et demi en 2017.

Plus l’âge avance, moins les parents appliquent les recommandations des autorités concernant le temps d’écran quotidien. Le Haut Conseil de la santé publique et l’Académie nationale de médecine préconisent « de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans, si certaines conditions ne sont pas réunies », telles que la présence d’un adulte, ou l’interactivité). Des recommandations qu’une minorité de familles suit : 13,7% des enfants de 2 ans ne sont ainsi pas exposés aux écrans, et ils ne sont plus que 2,5% à 3 ans et demi. À cet âge-là d’ailleurs, un enfant sur deux (49,6%) passe moins d’une heure par jour devant un écran. En revanche, le seuil des quatre heures par jour est dépassé par 1,9% des enfants de 2 ans, 3,6% des enfants de 3,5 ans et par 4,7% des enfants de 5,5 ans.

Des disparités selon les régions

La télévision reste l’écran principal visionné par les enfants, même si cette proportion diminue avec l’âge : elle était de 86% (48 minutes) à 2 ans, de 73% (58 minutes) à 3 ans et demi, et de 64% (1h) à 5 ans et demi. En plus de cette heure quotidienne passée devant la télévision, les enfants de 5 ans et demi passent en moyenne 17 minutes devant une tablette, 7 minutes à jouer à des jeux vidéo sur console, 6 minutes sur un smartphone et 5 minutes devant un ordinateur.

L’étude révèle quelques disparités régionales. Ainsi, le temps d’écran quotidien pour les enfants de 2 ans est plus faible dans les Pays de la Loire (40 minutes) que dans les Hauts-de-France (1h04). À 3 ans et demi, les enfants vivant dans les Hauts-de-France passent 1h24 devant des écrans, contre 58 minutes pour les Bretons. À 5 ans et demi, le temps d’écran quotidien est de 1h43 pour les enfants des Hauts-de-France contre 1,13 pour ceux qui vivent en Auvergne Rhône Alpes.

Les scientifiques constatent par ailleurs que les temps d’écran sont plus élevés chez les enfants ayant des origines étrangères. Plus les enfants ont des grands-parents nés à l’étranger, plus leur temps d’écran moyen est élevé. Les enfants ayant trois ou quatre grands-parents nés à l’étranger passent environ 30 minutes de plus devant un écran que ceux dont les quatre grands-parents sont nés en France. Enfin, un faible niveau d’études de la mère est souvent associé à un temps d’écran de l’enfant plus élevé. Les enfants de 2 ans dont la mère a un niveau collège passent par exemple 45 minutes par jour de plus devant des écrans que les enfants dont la mère a un niveau d’études supérieur ou égal à un Bac+5. À 5,5 ans, l’écart est de 1h15.

Si les scientifiques se félicitent d’avoir mené une étude qui « décrit pour la première fois en France l’évolution du temps d’écran des enfants entre 2 et 5 ans et demi dans le pays, soit entre 2013 et 2017 », ils reconnaissent toutefois quelques limites. Ils expliquent ainsi que la collecte de données ayant été réalisée avant l’épidémie de coronavirus, ces données « ne reflètent pas nécessairement la situation la plus récente ». Elles permettent cela dit, selon l’étude, « de documenter la situation antérieure à l’épidémie ».